Changement de présidence au CNFPT 

Francois Deluga

En février dernier, François DELUGA, Président du CNFPT, a annoncé sa décision de démissionner de son mandat. Il a également fait le choix d’annoncer sa volonté de soutenir la candidature de son successeur, Yohann NEDELEC

La FA-FPT, tire un bilan positif de l’investissement de François DELUGA durant ses 19 années en qualité de membre du conseil d’administration dont 15 au poste de Président. Il a su défendre l’établissement de formation des territoriaux qu’est le CNFPT, porter les adaptions et évolutions nécessaires au fil des années. 

Yohann NÉDÉLEC, a lui, intégré le conseil d’administration en 2015 et a très vite montré sa volonté de contribuer activement au fonctionnement du CNFPT. Depuis les dernières élections municipales, il est adjoint au maire de Brest, depuis 2014, vice-président de Brest métropole, Président du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale du Finistère, et Délégué Régional CNFPT Bretagne. Il est âgé de 46 ans.

C’est ainsi que le bureau fédéral de la FA-FPT a donné mandat à ses représentants au conseil d’administration afin qu’ils expriment un vote favorable à l’élection de Yohann NEDELEC lors de la séance du 17 avril 2024. Pour la FA-FPT , ce changement de présidence s’inscrit dans la continuité. 

Quant au mandat de nos représentants, il se poursuit également dans la continuité des valeurs et des revendications que nous portons.

Bilan de ces 15 années de mandat 

Échos : pourquoi avoir démissionné de votre poste à mi-mandat ?
François Deluga : Je crois beaucoup à la nécessité du renouvellement politique. Les nouvelles générations doivent accéder aux responsabilités si on veut avoir des élus plus en phase avec les aspirations de la population et qui portent des projets pour le long terme. Je suis président du CNFPT depuis 15 ans, la question se posait donc de passer la main. 

Échos : quel bilan tirez-vous de votre mandat ? 

FD : Ma ligne conductrice a toujours été de mettre en oeuvre l’égalité d’accès à la formation pour tous les agents quel que soit leur grade, leur filière et pour toutes les collectivités. Je crois que nous avons beaucoup progressé sur ce sujet. Ens u i t e , nous couvrons aujourd’hui tout le champ de formation des 240 métiers de la fonction publique territoriale. Je voulais aussi que le CNFPT puisse offrir la même qualité de formation partout sur le territoire. Nous y sommes parvenus même si c’est encore perfectible. Enfin, le travail a été mené pour qu’un maximum d’agents participent à nos formations. C’est essentiel pour que la territoriale ait des fonctionnaires de très haut niveau qu’ils soient de catégorie C ou A. Nous sommes passés de 650 000 stagiaires en 2009 à 1,1 million en 2023 sur un total de 1,950 million d’agents publics. Enfin, mon objectif était de faire progresser et défendre le statut de la fonction publique de carrière. Un statut auquel je suis très attaché. 

Échos : ce statut a été et conti-nue d’être fortement attaqué ?

FD : Oui, j’ai vécu 15 ans de crise permanente. Il y a eu les baisses du taux de 1% dédié à la formation pour le CNFPT, les attaques systématiques sur le statut en 2017 et encore aujourd’hui avec les annonces du ministre de la transformation de la fonction publique. Ce dernier veut supprimer les catégories A, B et C pour passer d’une fonction publique de carrière à une fonction publique de métier. Ce n’est ni la position des organisations syndicales ni celles des employeurs territoriaux. 

Échos : quels sont aujourd’hui les enjeux pour le CNFPT ? 

FD : Je reste administrateur du CNFPT et je vais continuer à me battre pour le respect du statut de la fonction publique territoriale et lutter contre le projet politique actuel qui est dévastateur pour notre fonction publique. Pour le CNFPT, avec 30% de départ à la retraite des fonctionnaires dans les 8 ans qui viennent, l’enjeu de formation est de taille ! D’abord les nouveaux agents recrutés, pour remplacer les 650 000 départs, seront plus jeunes et donc cotiseront moins à la formation. Ce surplus d’agents à former nécessite pourtant des besoins financiers considérables. C’est pour cela que nous demandons à revenir à 1% de cotisation. L’enjeu, c’est aussi de continuer la territorialisation. C’est-à-dire de rapprocher encore plus les lieux de formations des territoires. Enfin, il y a la question de l’apprentissage. Le CNFPT en a la compétence, mais pas les recettes correspondantes à la hausse du besoin de formation des apprentis. 

Ainsi la FA-FPT continue de porter : 

Le retour de la contribution des employeurs territoriaux au taux de 1% de la masse salariale de leur collectivité. 

Une offre plus large à destination des agents de la filière technique, notamment. 

Le maintien, dans une situation hors état d’urgence, sanitaire ou autre, de toutes les formations pour les agents de catégorie C en présentiel, mais aussi limitation du recours au distanciel pour les B et A. Le distanciel doit représenter un plus et non une contrainte, car la formation est aussi l’occasion d’échanges d’expériences et de création de réseaux professionnels qui ont du mal à se concrétiser à distance. 

La création d’une formation d’intégration spécifique à destination des agents transférés ou ayant fait le choix de mobilité vers la fonction publique territoriale, afin de faciliter l’adaptation à la culture territoriale. 

Le déploiement de centres de formation dédiés aux policiers municipaux et gardes champêtres équipés de plateaux techniques. 

Un financement de l’apprentissage qui ne doit pas pénaliser les formations des fonctionnaires territoriaux. 

Enfin, la FA-FPT est très attachée à la territorialisation des formations au plus proche des agents dans le périmètre de chaque délégation du CNFPT.

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