Le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sonne l’alarme : l’absentéisme dans la fonction publique, en hausse depuis la pandémie, pourrait entraîner des mesures drastiques. Trois jours de carence, contrôles renforcés et baisse de salaire sont envisagés. Ces propositions, si elles étaient adoptées, risquent de saper l’attractivité de la fonction publique et de dégrader les conditions de travail de ses agents.
La fonction publique face à un défi conjoncturel, mais aussi structurel
La récente flambée de l’absentéisme dans la fonction publique est indéniablement liée à la crise sanitaire sans précédent que nous avons traversée. Avant 2020, le secteur public affichait un taux d’absence comparable à celui du privé, preuve que les agents ne sont pas plus enclins à s’absenter que les autres travailleurs.
Toutefois, le rapport de l’IGF et de l’IGAS semble faire fi de cette réalité, proposant des mesures répressives plutôt que de s’attaquer aux causes profondes du problème. Il est essentiel de rappeler que les différences d’absentéisme entre le public et le privé sont aussi liées à des facteurs structurels : l’âge moyen plus élevé des fonctionnaires, la plus forte proportion de femmes, la prévalence de maladies chroniques et la sous-représentation des cadres dans certains secteurs comme les collectivités ou les hôpitaux jouent un rôle indéniable.
Le jour de carence : une efficacité contestée
L’allongement du jour de carence à trois jours, combiné à une baisse de la rémunération à 90%, pénaliserait lourdement les agents, surtout les plus modestes. De plus, l’efficacité du jour de carence, réintroduit en 2018, est déjà remise en question. Des études montrent qu’il réduit le micro-absentéisme, mais au prix d’arrêts plus longs, pouvant aggraver la santé des agents et augmenter les coûts pour la collectivité.
L’attractivité de la fonction publique, déjà en berne, encore menacée
La fonction publique attirait par sa stabilité et ses conditions de travail protectrices, compensant ainsi des salaires souvent moins attractifs que dans le privé. Mais ces dernières années ont vu une érosion progressive de ces avantages. Durcir encore ces conditions, déjà dégradées, en rendant la maladie financièrement pénalisante, risque d’accentuer le désamour pour les métiers publics. Les jeunes talents se détourneront de ces carrières, et les agents expérimentés pourraient être tentés par le secteur privé. Cette fuite des compétences mettrait en péril la qualité des services publics, impactant tous les citoyens.
Contrôles renforcés : vers un climat de suspicion
Les contrôles renforcés, pouvant aller jusqu’à des visites à domicile, sont vécus comme une intrusion dans la vie privée. Cette surveillance accrue risque de créer un climat de suspicion et de démotivation, loin de l’environnement de travail serein nécessaire à un service public de qualité.
Conclusion : la nécessité d’un dialogue social constructif
Face à ces menaces, il est urgent de défendre les droits des agents publics. La lutte contre l’absentéisme ne doit pas se faire au détriment de leur dignité. Il est essentiel de privilégier la prévention, l’amélioration des conditions de travail et un dialogue social constructif. C’est la clé pour un service public de qualité, attractif et respectueux de ses agents.
Mobilisons-nous pour défendre le service public !
La FA-FPT appelle tous les agents à se mobiliser contre ces propositions dangereuses. Ensemble, défendons nos droits et l’avenir du service public !