La suppression de la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) en 2024 est-elle imminente ou s’agit-il d’une rumeur infondée ? L’incertitude plane sur l’avenir de ce dispositif essentiel pour compenser la perte de pouvoir d’achat des agents publics. Le flou persiste, alors que de nouvelles informations sont parvenues aux syndicats.
Un projet d’agenda social évoquant la suppression de la GIPA
La FA-FPT, comme les autres syndicats, a reçu un projet d’agenda social de la part du ministère de la Fonction publique. Ce document mentionne plusieurs thématiques centrales, dont la suppression de la GIPA. Cependant, la formulation « dans les prochains mois » laisse à penser que cette suppression n’interviendrait pas nécessairement dès cette année.
Toutefois, rien n’est garanti. Le gouvernement a, ces dernières années, pris des décisions unilatérales, souvent sans dialogue réel avec les syndicats. Le risque d’une suppression rapide de la GIPA sans concertation existe donc, ce qui inquiète grandement les agents de la fonction publique.
La GIPA: un rempart vital face à l’inflation
Depuis 2008, la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) a été un dispositif essentiel pour compenser la stagnation des salaires des agents publics face à l’inflation. Avec l’inflation particulièrement forte de ces dernières années, cette compensation est plus indispensable que jamais. Ce ne sont pas seulement les agents proches du SMIC qui sont touchés, mais l’ensemble des agents publics.
Le tassement des grilles indiciaires dû à la hausse du SMIC a progressivement nivelé les rémunérations. Cela signifie que tous les agents se retrouvent avec des augmentations qui ne suivent pas le rythme de l’inflation. Ce phénomène rend la GIPA essentielle pour tous, sans distinction de grade ou de catégorie.
Supprimer ce mécanisme sans proposer d’alternative concrète équivaudrait à une injustice profonde pour tous les agents publics. L’inflation continue d’éroder le pouvoir d’achat, et la suppression de la GIPA accentuerait encore cette perte.
La FA-FPT favorable à un remplacement de la GIPA sous deux conditions
La FA-FPT n’est pas opposée à la suppression de la GIPA, mais seulement sous deux conditions strictes qui garantiraient une protection équivalente, voire supérieure, pour les agents publics :
- Remplacement de la GIPA par un CTI (Complément de Traitement Indiciaire) : Ce nouveau dispositif permettrait d’ajouter automatiquement 12 points à l’indice majoré d’un agent au bout de 18 mois s’il est au maximum de sa grille indiciaire. Cet ajout de points serait pris en compte dans le calcul de la pension et en cas de changement de catégorie ou de niveau. Ce mécanisme offrirait ainsi une progression salariale régulière pour les agents en fin de carrière.
- Indexation annuelle du point d’indice sur le SMIC : La FA-FPT exige également l’instauration d’un mécanisme d’indexation automatique de la valeur du point d’indice sur le SMIC, qui est lui-même indexé sur l’inflation. Cette mesure garantirait une revalorisation salariale chaque année, tout en permettant aux employeurs territoriaux de mieux anticiper les augmentations budgétaires.
Une position claire et revendicative
La FA-FPT s’oppose fermement à la suppression de la GIPA en 2024 tant qu’aucune solution compensatoire n’aura été mise en place. Nous appelons tous les agents à utiliser notre simulateur GIPA 2024 pour évaluer précisément leur perte de pouvoir d’achat potentielle et mieux comprendre les enjeux. Cet outil est essentiel pour que chacun prenne conscience des conséquences concrètes qu’aurait la disparition de ce dispositif.
Toutefois, la FA-FPT reste ouverte à une suppression de la GIPA à partir de 2025, sous réserve qu’un dispositif alternatif solide soit instauré. Nous plaidons pour des mécanismes garantissant une juste revalorisation des salaires et la prise en compte des besoins spécifiques des agents, notamment ceux en fin de grille indiciaire, tout en assurant une évolution salariale plus prévisible et en phase avec l’inflation.$
Mobilisation : Anticiper pour défendre nos droits
Face à ces incertitudes, la FA-FPT appelle les agents à rester vigilants et prêts à se mobiliser. Si la première décision du nouveau ministre est de supprimer la GIPA sans engager de dialogue avec les syndicats, cela enverrait un signal très négatif. Un tel démarrage, sans concertation, remettrait en question la volonté du gouvernement de travailler avec les partenaires sociaux et pourrait augurer de relations tendues pour les mois à venir.
La FA-FPT insiste sur l’importance d’un dialogue social constructif. Si le gouvernement continue sur cette voie, nous devrons envisager des actions collectives pour défendre le pouvoir d’achat des agents et exiger des solutions justes et équilibrées.
Restez informés des prochaines évolutions, et n’hésitez pas à rejoindre notre mouvement pour garantir que les droits des agents publics soient respectés et que des solutions pérennes soient trouvées.