La violence au travail est une réalité préoccupante, qui touche de nombreux secteurs. Cependant, une étude récente montre que les agents de la fonction publique sont plus souvent victimes de violences que leurs homologues du secteur privé. Qu’il s’agisse d’injures, de menaces, de harcèlement ou de violences physiques, les fonctionnaires, et en particulier ceux de la Fonction publique territoriale (FPT), sont en première ligne. Quels sont les facteurs de cette surexposition et pourquoi les métiers de la fonction publique, tous versants confondus, sont-ils plus vulnérables ? Cet article propose un éclairage sur la situation des trois versants de la fonction publique, avec un focus particulier sur la fonction publique territoriale.
La Fonction publique : un terrain d’exposition accru aux violences
Les chiffres sont éloquents. En 2021, 14 % des agents de la fonction publique ont déclaré avoir subi au moins une atteinte à leur personne dans le cadre de leur travail, contre 12 % des salariés du secteur privé. Ce pourcentage, qui peut paraître faible, cache des réalités bien plus complexes. Les violences peuvent être verbales (injures, menaces), psychologiques (harcèlement moral) ou physiques. La surexposition des fonctionnaires s’explique en grande partie par la nature de leur métier, qui les place souvent en contact direct avec le public. Dans de nombreux cas, les agents sont confrontés à des situations tendues, voire conflictuelles, avec les usagers ou les citoyens.
Les trois versants de la fonction publique face aux violences
La fonction publique d’État (FPE)
Les agents de la fonction publique d’État sont souvent en première ligne dans les domaines de la sécurité, de l’éducation et de la justice. Les policiers, gendarmes et enseignants, par exemple, sont régulièrement confrontés à des situations de tension. Les policiers, en particulier, sont parmi les plus exposés, représentant 19 % des violences subies dans le cadre du métier. L’administration judiciaire, avec les greffiers et magistrats, est également un secteur où les agents peuvent être soumis à des agressions verbales et physiques.
La fonction publique hospitalière (FPH)
Les professionnels de la santé, tels que les infirmiers, les aides-soignants ou encore les travailleurs sociaux, sont également très exposés aux violences. Dans ce secteur, la violence prend souvent la forme d’agressions verbales de la part des patients ou de leurs familles. Le stress et la souffrance des patients, conjugués à la pression des conditions de travail, contribuent à multiplier les situations à risque. En outre, les actes de violence physique ne sont pas rares, en particulier dans les services d’urgence.
La fonction publique territoriale (FPT) : un secteur particulièrement touché
La fonction publique territoriale, qui regroupe les agents travaillant dans les collectivités locales (communes, départements, régions), est particulièrement concernée par la violence au travail. Les agents territoriaux représentent une large diversité de métiers, dont certains sont directement au contact du public, ce qui les rend vulnérables aux agressions. Parmi eux, les policiers municipaux, les agents de guichet, les agents d’entretien et les travailleurs sociaux sont les plus exposés.
Focus sur la fonction publique territoriale : des agents en première ligne
Les agents territoriaux se distinguent par une plus grande proximité avec le public, ce qui les expose davantage aux tensions sociales. Plusieurs facteurs expliquent leur vulnérabilité accrue face aux violences :
- Un contact direct avec le public : De nombreux agents territoriaux, qu’ils soient employés dans des mairies, des centres sociaux, des bibliothèques ou des services techniques, sont en interaction permanente avec les usagers. Ce contact direct peut parfois générer des conflits, surtout lorsque les agents doivent gérer des situations de mécontentement ou d’insatisfaction.
- Des métiers sensibles : Les métiers en contact avec des populations fragiles ou en difficulté, tels que les travailleurs sociaux ou les agents d’accueil des services publics, sont souvent confrontés à des comportements agressifs. Les situations de tension sociale, le stress lié à l’attente des services ou les conditions de vie précaires peuvent exacerber ces violences.
- Les policiers municipaux : Les agents de police municipale, qui assurent la sécurité dans les communes, sont parmi les plus exposés aux violences physiques et verbales. Ils sont souvent en première ligne lors des manifestations ou des altercations dans les espaces publics.
- Les métiers de l’éducation et du périscolaire : Les agents travaillant dans les écoles, collèges et lycées, ainsi que ceux assurant l’encadrement périscolaire, sont également confrontés à des comportements violents, qu’ils émanent des élèves ou des parents.
Les conséquences des violences sur les agents territoriaux
Les violences au travail ont des répercussions non seulement sur la santé physique des agents, mais aussi sur leur bien-être psychologique. Le stress, l’anxiété et le burn-out sont des conséquences directes pour ceux qui subissent régulièrement des agressions. Par ailleurs, la violence au travail affecte également la qualité du service public, car elle engendre un climat de peur et d’insécurité parmi les agents, ce qui peut nuire à leur motivation et à leur efficacité.
Conclusion
Les agents de la fonction publique, et plus particulièrement ceux de la fonction publique territoriale, sont confrontés à une exposition accrue aux violences par rapport aux salariés du privé. En première ligne face au public, ils subissent les conséquences directes des tensions sociales. La Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale (FA-FPT) encourage la mise en place de mesures de prévention et de protection pour améliorer les conditions de travail des agents territoriaux. Si vous êtes victime de violences ou si vous souhaitez en savoir plus sur vos droits, n’hésitez pas à contacter votre syndicat FA-FPT local pour bénéficier d’un accompagnement adapté.