Fonction publique : la catégorie C perd 30% de perspective de salaire en une décennie

Les grilles indiciaires des agents de catégorie C ont changé ces dernières années. Alors qu’en 2014, un agent pouvait espérer une progression salariale de 44,6 % entre le début et la fin de carrière, en 2024, cette évolution est tombée à 30,6 %. Les hausses salariales récentes, bien qu’apparentes, sont surtout le résultat d’ajustements liés à l’inflation, laissant les agents de catégorie C plus proches du SMIC qu’auparavant. Quelles conséquences pour les agents ?

L’évolution salariale est l’un des éléments essentiels qui permettent aux agents de la Fonction Publique Territoriale (FPT) de se projeter dans leur carrière. Les agents de catégorie C, qui représentent une part importante des effectifs territoriaux, bénéficient traditionnellement d’une grille indiciaire leur permettant de voir leur rémunération évoluer en fonction de leur ancienneté et de leur expérience. Cependant, depuis 2014, les réformes successives et le contexte économique ont considérablement réduit la marge de progression possible, ce qui limite désormais la reconnaissance financière de leur engagement sur le long terme.

Un début de carrière historiquement proche du SMIC

En 2014, un agent de catégorie C débutait sa carrière avec un salaire brut de 1 463,17 € par mois, alors que le SMIC brut mensuel s’élevait à 1 445,38 €. Déjà à cette époque, l’écart entre le traitement de début de grille des agents de catégorie C et le SMIC n’était que de 17,79 €. Cette faible différence reflétait une situation où le traitement des agents de catégorie C était à peine supérieur au minimum légal.

En 2024, malgré une augmentation de l’indice de début de grille (indice majoré 366), le salaire brut d’un agent territorial débutant s’établit à 1 801,74 €, contre un SMIC à 1 766,92 €. L’écart est donc de seulement 34,82 €. La hausse des grilles n’a donc fait que suivre le rythme de l’inflation, sans véritablement permettre aux agents de s’éloigner du SMIC.

Une réduction inquiétante de la progression salariale entre début et fin de carrière

En 2014, un agent de catégorie C pouvait espérer voir sa rémunération évoluer de 44,6 % entre le début (indice 316) et la fin de carrière (indice 457). Cette perspective de progression offrait une reconnaissance financière de l’expérience et de l’ancienneté acquise tout au long de la carrière de l’agent.

En 2024, cette marge de progression a été drastiquement réduite, la fin de grille atteignant désormais seulement l’indice majoré 478. La progression globale n’est plus que de 30,6 %. Cela signifie que, par rapport à 2014, les agents voient leur progression salariale potentielle réduite d’un tiers, limitant ainsi l’incitation à rester dans la fonction publique territoriale sur le long terme.

Conséquences pour la motivation et l’attractivité des métiers de la fonction publique

Avec un écart salarial aussi réduit entre le début et la fin de carrière, les agents de catégorie C ont aujourd’hui moins de perspectives d’évolution salariale. Cette situation peut engendrer un certain désengagement ou une perte de motivation, car l’effort et l’ancienneté ne sont plus valorisés comme auparavant.

Par ailleurs, l’attractivité des métiers de la fonction publique territoriale s’en trouve amoindrie, car les salaires proposés ne permettent plus de compenser les contraintes du métier, telles que la pénibilité ou les responsabilités accrues pour certains postes. En fin de carrière, la rémunération d’un agent de catégorie C reste faible, ce qui peut décourager les nouvelles recrues à s’engager dans ces métiers.

Les revendications de la FA-FPT pour une meilleure reconnaissance salariale

Face à cette situation, la FA-FPT propose plusieurs mesures pour revaloriser les carrières des agents de catégorie C et redonner de l’attractivité à ces métiers :

Révision des grilles indiciaires : La FA-FPT demande une révision des grilles indiciaires afin de permettre une progression salariale plus significative en fin de carrière. Cela passerait par une augmentation de l’indice majoré de fin de carrière, afin de valoriser l’expérience et l’engagement des agents.

Augmentation de la valeur du point d’indice : Pour compenser l’érosion du pouvoir d’achat due à l’inflation, la FA-FPT réclame une indexation automatique de la valeur du point d’indice sur le SMIC, permettant ainsi une augmentation systématique en cas de revalorisation du salaire minimum.
Mise en place d’un socle minimum indemnitaire : La création d’un socle indemnitaire obligatoire représentant 20 % du traitement indiciaire minimum, afin de garantir une rémunération juste et équitable pour tous les agents, quelle que soit leur filière.
Suppression des « petites grilles » : Intégrer les agents actuellement placés sur des grilles de catégorie C atypiques (grilles dites « C+ ») dans la catégorie B afin de leur offrir de meilleures perspectives de carrière.
Ces propositions visent à mieux reconnaître les compétences et l’investissement des agents de catégorie C, tout en redonnant de l’élan aux perspectives de carrière dans la fonction publique territoriale.

Conclusion

La FA-FPT continue de défendre activement les droits des agents de catégorie C et s’engage à promouvoir une meilleure reconnaissance de leurs compétences et de leur engagement. Si vous souhaitez plus d’informations sur les revendications salariales ou pour défendre vos droits, n’hésitez pas à contacter votre syndicat local ou la FA-FPT.

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