Comme vous le savez, le gouvernement souhaite s’attaquer aux jours de carence des fonctionnaires. Après avoir envisagé la suppression de la Gipa et le gel du point d’indice, l’exécutif prévoit d’augmenter le nombre de jours non rémunérés en cas d’arrêt maladie. Une mesure qui pourrait coûter cher aux agents : Au moins 200€ de perte de salaire !
3 jours sans salaire, au lieu d’un seul
Alors que le projet de loi de finances 2025 est examiné à l’Assemblée Nationale, le gouvernement a déposé un amendement qui prévoit de porter le délai de carence à 3 jours pour les arrêts maladie des fonctionnaires. Concrètement, cela signifie que les agents publics ne seront plus payés pour les 3 premiers jours d’absence, au lieu d’un seul actuellement.
Une mesure injuste et déjà dénoncée
Comme nous l’avions déjà souligné dans nos articles précédents (« Arrêts maladie : les fonctionnaires, bientôt les seuls à subir un délai de carence ? » et « Fonctionnaires : 3 jours de carence en débat dès demain à l’Assemblée Nationale »), cette mesure est injuste car elle ne prend pas en compte la réalité du secteur public.
En effet, si le délai de carence est de 3 jours dans le privé, la majorité des salariés en sont exemptés grâce à la prévoyance d’entreprise, un dispositif dont ne bénéficient pas les fonctionnaires.
Des pertes financières importantes
Selon les calculs du collectif « Sens du service public », un agent de catégorie C avec 20 ans d’ancienneté perdrait 215€ bruts pour un arrêt maladie de 5 jours. La perte serait de 245€ pour un agent de catégorie B et de 320€ pour un agent de catégorie A.
L’absentéisme, un problème complexe
Dans notre article « Absentéisme des fonctionnaires : ce que le gouvernement ne vous dit pas ! », nous avions rappelé que l’absentéisme dans la fonction publique s’explique par des facteurs objectifs comme l’âge moyen des agents, la féminisation du secteur et la nature des métiers.
Plutôt que de punir les fonctionnaires, le gouvernement devrait s’attaquer aux causes profondes de l’absentéisme et investir dans la prévention.