La réintroduction du jour de carence en 2018, visant à réduire l’absentéisme dans la fonction publique, a suscité de nombreux débats. Si cette mesure a indéniablement eu un impact sur les absences de courte durée, son efficacité globale est remise en question, notamment par une récente étude de l’Insee.
Des résultats mitigés
L’étude de l’Insee met en lumière une baisse significative des arrêts maladie de courte durée, en particulier dans l’Éducation nationale. Les absences de moins de trois jours ont chuté de manière considérable, confirmant l’effet dissuasif du jour de carence sur le micro-absentéisme.
Cependant, cette efficacité s’estompe rapidement pour les absences plus longues. Au-delà de sept jours, la réduction devient négligeable, et les arrêts de longue durée (plus de trois mois) ne sont pas impactés. Pire, leur nombre aurait même légèrement augmenté dans certains cas, suggérant un effet pervers de la mesure : certains agents pourraient être tentés de prolonger leur arrêt une fois celui-ci commencé, pour limiter l’impact financier.
Des effets pervers préoccupants
Outre son efficacité limitée sur l’absentéisme de longue durée, le jour de carence entraîne des conséquences néfastes. Le « présentéisme », c’est-à-dire le fait de venir travailler malgré la maladie pour éviter la perte de salaire, est un phénomène inquiétant. Il met en danger la santé des agents et favorise la propagation des maladies, impactant ainsi la qualité du service public.
L’urgence d’une réévaluation
Face à ce bilan en demi-teinte, il est urgent de réévaluer l’efficacité du jour de carence. La FA-FPT dénonce une approche purement comptable, qui ne tient pas compte des réalités du terrain et des conséquences sur la santé et le bien-être des agents.
Il est temps de privilégier des solutions plus globales et constructives, axées sur la prévention, l’amélioration des conditions de travail et un dialogue social renforcé. C’est le seul moyen de garantir un service public de qualité, tout en respectant les droits et la santé de celles et ceux qui le font vivre au quotidien.