La fonction publique territoriale (FPT) constitue un pilier essentiel de l’administration publique en France, englobant une variété de métiers au cœur de la vie quotidienne des citoyens. Pourtant, les conditions de travail au sein de cette branche demeurent une préoccupation majeure pour les agents et les syndicats. Une étude récente, menée juste avant la crise sanitaire de 2019, révèle des éléments cruciaux sur la réalité du terrain, mettant en lumière les défis et les opportunités d’amélioration.
Moins de pression mais des contraintes significatives
Les agents de la FPT bénéficient de conditions de travail légèrement meilleures en termes de pression comparativement aux autres branches de la fonction publique, notamment la fonction publique hospitalière (FPH). Néanmoins, ils ne sont pas à l’abri des contraintes professionnelles, qui peuvent varier significativement en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du type d’activités exercées. Ils sont aussi plus de deux sur trois a devoir fréquemment interrompre une tâche pour en effectuer une autre non prévue.
La maîtrise du temps de travail : Un défi pour les professions intermédiaires
Un constat alarmant concerne les professions intermédiaires au sein de la FPT, les agents de catégorie B, qui semblent avoir moins la maîtrise de leur temps et des tâches qu’elles effectuent, comparativement aux autres catégories socioprofessionnelles. Cette situation souligne la nécessité d’adopter des mesures visant à améliorer l’autonomie et la flexibilité dans l’organisation du travail pour ces professionnels, essentiels au bon fonctionnement des services publics locaux.
Contraintes physiques et horaires : Une réalité préoccupante
Bien que moins exposés que leurs homologues de la FPH, les agents de la FPT sont confrontés à des contraintes physiques non négligeables, notamment ceux occupant des postes d’ouvriers, souvent des agents de catégorie C. De plus, les contraintes horaires touchent particulièrement les hommes, avec une mention spécifique pour ceux travaillant plus de 40 heures par semaine. Ces éléments appellent à une réflexion approfondie sur les conditions de travail et les mesures de prévention adaptées.
La reconnaissance au sein de la fonction publique diminue
Lorsqu’on leur demande si, compte tenu de tous leurs efforts, ils estiment recevoir le respect et la considération dus à leur travail, 10 % des employés de la fonction publique se disent complètement en désaccord, tandis que 27 % expriment leur désaccord avec cette affirmation. En additionnant ces deux catégories, on obtient un total de 37 % des agents exprimant un manque de reconnaissance, ce qui représente une augmentation de 5 points depuis 2013 et de 9 points par rapport au secteur privé, où les employés ressentent une plus grande appréciation pour leur contribution.
La solidarité entre collègues : Un point fort
Un aspect positif à souligner est la solidarité marquée entre collègues au sein de la FPT, supérieure à celle observée dans le secteur privé. Cette entraide est précieuse, surtout dans les moments de travail délicat, témoignant de la force du collectif dans la fonction publique territoriale.
Un manque de reconnaissance ?
L’étude met en évidence un manque de reconnaissance croissant depuis 2013 dans la fonction publique, un phénomène qui n’épargne pas la FPT. Face à ce constat, il devient impératif de valoriser davantage l’engagement des agents territoriaux et de renforcer les politiques de reconnaissance au travail, pour non seulement améliorer le bien-être des agents mais aussi attirer et retenir les talents.
La Formation Spécialisée en matière de Santé, Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) : Un levier essentiel pour la Fonction Publique Territoriale
La Formation Spécialisée en Matière de Santé, Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) représente un levier crucial pour l’amélioration des conditions de travail au sein de la fonction publique territoriale. En se concentrant sur la prévention des risques professionnels, la protection de la santé physique et mentale des agents, ainsi que sur la sécurité au travail, elle joue un rôle essentiel dans le dialogue social et la promotion d’un environnement de travail sain et sécurisé. Sa composition équilibrée, associant représentants des collectivités et des organisations syndicales, garantit une approche équitable dans l’examen des projets d’aménagement des établissements publics, des équipements de travail, et des mesures de prévention. Par son action, elle contribue directement à l’élaboration de politiques de travail plus équitables et motivantes, alignées sur les besoins et le bien-être des agents de la fonction publique territoriale.
Conclusion : Un appel à l’action
Les conditions de travail dans la FPT, bien que meilleures sur certains aspects par rapport à d’autres versants de la fonction publique, nécessitent des interventions ciblées pour adresser les défis identifiés. Il s’agit d’un enjeu majeur pour la FAFPT, qui joue un rôle de premier plan dans le dialogue avec les autorités pour garantir un environnement de travail équitable, sain, et motivant pour tous les fonctionnaires et contractuels de la fonction publique territoriale.