Le métier d’assistant familial est aussi noble qu’exigeant. Ces professionnels accueillent chez eux des enfants placés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), souvent marqués par des parcours de vie traumatisants. Mais derrière cette mission essentielle se cache une réalité plus sombre : l’absence de véritable droit au répit, qui pousse de nombreux assistants familiaux jusqu’à l’épuisement, voire à la démission. Alors que la Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin, a récemment affirmé sa volonté de faire du droit au répit une priorité, la question reste entière : cette avancée deviendra-t-elle enfin concrète ?
Un droit au répit inscrit dans la loi… mais jamais appliqué
Ce droit au répit a été introduit dans le cadre de la loi Taquet, qui visait à mieux encadrer la protection de l’enfance. Initialement, le texte prévoyait que les assistants familiaux bénéficient d’au moins un samedi et un dimanche consécutifs de repos par mois, en dehors de leurs congés payés. Mais un détail sémantique a tout changé : le mot « prévoit » a été remplacé par « peut prévoir » lors de la rédaction finale de la loi. Cette nuance a laissé le choix aux employeurs d’appliquer ou non ce droit, créant une grande disparité entre départements.
👉 Les faits sont là : très peu de départements ont finalement mis en place ce droit au répit. Dans certains territoires, les assistants familiaux n’ont même pas droit à un seul week-end de repos dans l’année !
Une situation intenable pour les assistants familiaux
Travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans répit : voilà la réalité de nombreux assistants familiaux. La pression psychologique est énorme, d’autant que les enfants placés présentent souvent des troubles du comportement ou des traumatismes complexes. Ce manque de répit a des conséquences directes :
- Épuisement physique et moral
- Baisse de la qualité de l’accompagnement des enfants
- Augmentation des démissions
🗣️ « Nous sommes à bout de souffle. Sans temps de repos, il devient impossible de tenir dans la durée », confie une assistante familiale ayant quitté le métier après dix ans d’exercice.
👉 Si le droit au répit n’aura peut-être pas d’impact immédiat sur l’attractivité du métier, il pourrait au moins jouer un rôle clé dans la fidélisation des professionnels déjà en poste. Aujourd’hui, le secteur connaît une crise profonde : difficultés de recrutement, manque de reconnaissance, et conditions de travail éprouvantes. Offrir un véritable droit au répit pourrait limiter les départs et stabiliser le secteur.
Un levier pour stopper l’hémorragie dans la profession
L’absence de répit est devenu un véritable facteur de rupture pour les assistants familiaux. Plusieurs départements peinent à recruter et à conserver ces professionnels essentiels. Afin de répondre à la crise du secteur, il faut des réponses structurelles :
✅ Un droit au répit obligatoire et non plus facultatif
✅ Une prise en charge des solutions de garde temporaire lors des week-ends de repos
✅ Une harmonisation nationale pour garantir une égalité entre les départements
👉 En clair : mieux accompagner les assistants familiaux, c’est mieux protéger les enfants placés.
Des promesses… mais encore peu d’actions concrètes
Lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur la protection de l’enfance, Catherine Vautrin a réaffirmé son engagement :
« Le droit au répit est un élément extrêmement important pour ces familles d’accueil. Nous devons avancer sur ce sujet pour garantir des conditions de travail dignes et attractives. »
Si la volonté politique semble affichée, le calendrier reste flou. La mise en place effective d’un véritable droit au répit nécessite une révision du cadre législatif et une harmonisation entre les départements.
Vers une réforme durable ?
Pour que cela devienne une réalité, il faut dépasser le stade des intentions. Les assistants familiaux réclament :
✔️ Un droit au répit inscrit dans le contrat de travail
✔️ Une reconnaissance légale du répit comme temps de repos effectif
✔️ Une adaptation des dispositifs de garde pour permettre ce repos
👉 La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Si cette réforme aboutit, elle pourrait non seulement améliorer le quotidien des assistants familiaux, mais aussi renforcer la qualité de l’accueil et de l’accompagnement des enfants placés.
La FA-FPT se mobilise pour un droit au répit effectif !
La Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale (FA-FPT) suit de près l’évolution de ce dossier. Le syndicat plaide pour une application immédiate du droit au répit et une harmonisation des pratiques à l’échelle nationale.
👉 Si vous êtes assistant familial et que vous souhaitez défendre vos droits, rejoignez la FA-FPT ! Adhérer au syndicat, c’est renforcer le poids des revendications face au gouvernement et garantir que vos voix seront entendues.
👉 Contactez dès maintenant votre section locale FAFPT pour en savoir plus sur les démarches en cours et participer à la mobilisation !