Les métiers les plus exposés aux violences dans la fonction publique: focus sur les agents en contact avec le public

La violence au travail est une problématique croissante dans la fonction publique. En effet, les agents en contact direct avec le public sont particulièrement exposés à diverses formes d’agressions, qu’elles soient verbales, physiques ou psychologiques. Une étude récente montre que 59 % des violences subies par les agents de la fonction publique se déroulent dans le cadre professionnel, un chiffre bien supérieur à celui des salariés du secteur privé  . Quels sont les métiers les plus concernés, et pourquoi les agents en interaction avec les usagers sont-ils particulièrement vulnérables ?

Les agents en première ligne : pourquoi cette surexposition ?

Les métiers de la fonction publique qui impliquent un contact direct avec le public sont nombreux. Policiers municipaux, travailleurs sociaux, agents d’accueil ou encore enseignants, tous partagent une caractéristique commune : l’exposition aux frustrations, mécontentements et tensions des usagers. Cette proximité fait d’eux les cibles privilégiées d’agressions, parfois exacerbées par la précarité ou la détresse des usagers qu’ils rencontrent.

Parmi les facteurs qui expliquent cette surexposition :

Le contact direct avec les usagers : les agents en face-à-face avec le public gèrent quotidiennement des demandes et des situations souvent tendues.

Les attentes des citoyens : la pression liée à l’attente de services, la bureaucratie perçue comme lente ou inefficace, ou encore les décisions administratives jugées injustes, peuvent engendrer des comportements agressifs.

Des populations parfois en situation de précarité : de nombreux agents publics, en particulier dans les secteurs sociaux, sont confrontés à des usagers en grande difficulté, ce qui augmente le risque de violences verbales ou physiques.

Les métiers les plus touchés par les violences

Les policiers municipaux

Les policiers municipaux sont parmi les agents les plus souvent victimes de violences dans le cadre de leur fonction. En contact direct avec les citoyens, ils interviennent fréquemment dans des situations de conflit ou de désordre public. En 2021, ces agents représentaient 19 % des violences subies par les fonctionnaires, alors qu’ils ne constituent que 5 % de l’ensemble des effectifs de la fonction publique . Outre les agressions physiques, ils sont régulièrement la cible d’injures et de menaces lors de leurs interventions.

Les travailleurs sociaux

Les travailleurs sociaux, dont la mission consiste à accompagner des individus et des familles en difficulté, sont également très exposés. Ces professionnels, qui travaillent souvent dans des centres sociaux, des services d’aide à l’enfance ou encore des structures de réinsertion, sont confrontés à des situations particulièrement délicates. Le stress, la précarité ou encore l’instabilité des personnes qu’ils aident peuvent mener à des comportements violents. Environ 17 % des atteintes dans le contexte professionnel sont subies par les professions intermédiaires de la santé et du travail social .

Les agents d’accueil et de guichet

Les agents d’accueil, qu’ils soient en mairie, dans des services administratifs ou des établissements publics, sont souvent le premier point de contact entre le public et l’administration. Ils sont donc directement confrontés aux réclamations et aux frustrations des citoyens. Leur rôle implique de répondre à des attentes parfois impossibles à satisfaire dans l’immédiat, ce qui peut engendrer des tensions. Les longues attentes, les démarches administratives complexes ou les refus de services sont autant de sources potentielles d’agressions verbales.

Les enseignants

Dans le secteur de l’éducation, les enseignants, en particulier dans les établissements sensibles, sont exposés à des formes variées de violence. Qu’il s’agisse de violences verbales de la part des élèves, de tensions avec les parents ou même de situations conflictuelles entre collègues, les enseignants subissent un climat de travail qui peut être difficile. Ces dernières années, plusieurs faits divers ont illustré l’augmentation des violences, tant dans l’enseignement primaire que secondaire.

La fonction publique territoriale : un secteur à haut risque

Les agents de la fonction publique territoriale (FPT) sont particulièrement concernés par les violences au travail, en raison de la diversité des métiers et du lien direct avec les citoyens. Les agents municipaux, notamment ceux chargés de l’entretien des espaces publics, les médiateurs sociaux ou encore les agents des services périscolaires, sont souvent exposés à des comportements agressifs, surtout lorsqu’ils interviennent dans des quartiers sensibles ou lors d’événements municipaux.

Les policiers municipaux, qui assurent la sécurité au sein des villes, sont les plus exposés. Leur rôle consiste souvent à apaiser les conflits dans des espaces publics et à maintenir l’ordre lors de manifestations, ce qui les place directement au cœur des situations de tension.

Les agents travaillant dans les services sociaux, eux, sont confrontés à des usagers en situation de précarité, souvent en quête d’aides sociales ou de logements d’urgence, ce qui peut générer des frustrations et des comportements agressifs si les réponses ne sont pas immédiates.

Les conséquences des violences sur les agents

Les violences au travail ont des répercussions importantes sur la santé et le bien-être des agents publics. Qu’il s’agisse d’agressions physiques ou d’insultes répétées, ces situations créent un environnement de travail stressant, entraînant de l’anxiété, du découragement, voire des arrêts de travail prolongés.

Les conséquences des violences peuvent être :

Physiques : blessures lors d’agressions physiques, tensions musculaires dues au stress.

Psychologiques : anxiété, stress post-traumatique, burn-out, sentiment d’insécurité.

Professionnelles : démotivation, absentéisme, baisse de la productivité.

Conclusion

Les métiers de la fonction publique, en particulier ceux qui impliquent un contact direct avec le public, sont exposés à un risque accru de violences. Qu’il s’agisse des policiers municipaux, des travailleurs sociaux ou des agents d’accueil, les fonctionnaires en première ligne doivent faire face à des situations parfois très tendues. Afin de les protéger, il est essentiel de renforcer les dispositifs de sécurité, de formation et d’accompagnement psychologique.

La Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale (FA-FPT) soutient ces agents et milite pour une meilleure protection et reconnaissance des risques liés à leurs missions. Si vous êtes confronté à des violences dans votre travail, n’hésitez pas à contacter votre syndicat FA-FPT pour obtenir conseil et accompagnement.

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