De nouvelles règles vont simplifier et fluidifier l’avancement de grade pour l’ensemble des fonctionnaires de catégorie B. Cette réforme vise à lever certains blocages administratifs pour redonner des perspectives d’évolution aux agents. C’est donc un combat de plus de 15 ans qui s’achève par une victoire pour la FA-FPT et, in fine, pour les agents de la Fonction publique territoriale en catégorie B.
Lors de la séance plénière du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale du 17 septembre 2025, le projet de décret portant modification des conditions d’avancement de grade en catégorie B dans la fonction publique territoriale a été favorablement adopté à l’unanimité, en intégrant également l’amendement porté par la Fédération Autonome, pour les avancements de 2026.
L’avancement de grade – les deux voies : principe général
Dans la catégorie B de la fonction publique territoriale, l’avancement du premier au deuxième grade, et du deuxième au troisième grade, peut se faire par deux biais distincts. Chaque voie répond à une logique différente.
Voie d’avancement | Description |
Par examen professionnel | Il s’agit d’une promotion qui fait suite à la réussite d’un examen. Cette voie valorise les connaissances techniques et la préparation individuelle de l’agent. |
Au choix | Il s’agit d’une promotion basée sur la valeur professionnelle et les acquis de l’expérience. L’employeur inscrit les agents qu’il souhaite promouvoir sur un tableau annuel d’avancement. |
Bien que ces deux voies coexistent, une règle spécifique limitait jusqu’à présent la manière dont les collectivités pouvaient les utiliser pour promouvoir leurs agents. Cette disposition était particulièrement dommageable pour les agents concernés et mettait en « concurrence » les agents : les bénéficiaires d’un avancement de grade venaient bloquer les avancements de grades des autres pour plusieurs années.
Le système d’hier : La « règle du quart » et ses limites
Jusqu’à récemment, l’avancement de grade était encadré par une règle de proportionnalité stricte, souvent appelée la « règle du quart ».
L’article 25 du décret n°2010-329 de mars 2010 imposait qu’au moins un quart (25 %) des promotions totales soit attribué à chacune des deux voies (examen et choix). Une collectivité ne pouvait donc pas attribuer la totalité de ses promotions « au choix », même si aucun agent n’avait réussi l’examen professionnel.
Exemple concret
Pour un total de 4 promotions possibles dans un grade donné :
• Autorisé : 3 avancements au choix et 1 avancement par examen.
• Interdit : 4 avancements au choix et 0 avancement par examen.
Cette règle était un frein majeur à la progression de carrière, en particulier dans les filières autres qu’administrative et technique, où les effectifs par grade sont souvent faibles. Les examens professionnels n’étant pas organisés chaque année, l’absence de lauréat pouvait bloquer purement et simplement les promotions « au choix » pour d’autres agents. Pour beaucoup, cela créait un sentiment de stagnation frustrant : leur valeur professionnelle était reconnue, mais leur carrière était gelée par une contrainte administrative totalement indépendante de leur mérite.
Pour redonner de la souplesse aux employeurs et de nouvelles perspectives aux agents, ce système rigide vient d’être modifié.
Demain : un nouveau système plus souple pour votre carrière
La réforme lève l’obstacle identifié pour fluidifier les parcours professionnels. Simple et directe : la part minimale d’un quart des avancements entre les deux voies est supprimée.
Cette suppression a des conséquences directes et positives pour les agents :
• Plus de marge de manœuvre pour l’employeur : Le taux de promotion global (« ratio promus-promouvables »), voté par la collectivité, devient le principal mécanisme de gestion des avancements. L’employeur peut désormais prononcer des promotions en se basant sur ce ratio local, sans être contraint par une proportion nationale rigide.
• Des carrières fluidifiées pour les agents : Un obstacle majeur à l’avancement est levé. Dans les collectivités où les examens professionnels sont rares ou sans lauréats, des agents méritants pourront désormais être promus « au choix » seul, ce qui était impossible auparavant.
Pour assurer une transition équitable, des dispositions spécifiques ont été prévues pour l’année 2026 par un amendement déposé par la FA-FPT. Voyons comment elles s’appliquent.
En pratique : comment cela s’applique pour l’année 2026 ?
Pour garantir que tous les agents puissent bénéficier de cette avancée dès 2026, une mesure transitoire a été ajoutée au décret suite à l’amendement proposé au nom du principe d’égalité.
• Que se passe-t-il si les avancements 2026 de ma collectivité ont été décidés avant la publication du décret ? Les tableaux d’avancement établis au titre de l’année 2026 selon les anciennes règles (avec la « règle du quart ») restent valables jusqu’au 31 décembre 2026. Les promotions prévues pourront donc bien avoir lieu.
• Vais-je perdre le bénéfice des nouvelles règles pour 2026 ? Non. Pour garantir l’égalité, la nouvelle règle permet aux collectivités d’établir des « tableaux d’avancement complémentaires » au cours de l’année 2026. Concrètement, cela permet à votre employeur d’ajouter de nouvelles promotions au cours de l’année 2026, même après que les promotions initialement prévues ont toutes été attribuées. Vous ne perdez donc aucune opportunité.