L’égalité femmes-hommes dans la fonction publique :
un chemin encore long à parcourir
Pour la FAFPT, le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est chaque année l’occasion de mesurer l’écart qui subsiste entre les discours sur l’égalité femmes-hommes et la réalité dans la fonction publique. Depuis plus d’un siècle, des avancées ont été réalisées, mais force est de constater que l’objectif d’une égalité réelle reste encore hors de portée.
Les lois et décrets qui se sont accumulés au fil des décennies témoignent d’une volonté politique d’agir, mais les résultats concrets sont insuffisants, en particulier dans les versants hospitaliers et territoriaux de la fonction publique. Alors que l’accord du 30 novembre 2018 sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, signé par la FA-FP, fixait des objectifs ambitieux, son application demeure inégale. Si la haute fonction publique a bénéficié d’un certain progrès, les métiers féminisés, souvent essentiels et pénibles, restent sous-valorisés.
Ces métiers, particulièrement mis en lumière lors de la crise sanitaire, constituent le socle des services publics de première ligne. Pourtant, les femmes qui les occupent continuent de faire face à des inégalités structurelles, tant au niveau des conditions de travail que des perspectives de carrière.
Des leviers pour une égalité réelle
pour que l’égalité devienne une réalité tangible, la FA-FPT porte des mesures concrètes qui pourraient être mises en oeuvre :
- Carrière et maternité : Les carrières des femmes ne doivent plus être freinées par la « pénalité maternelle ». L’organisation du travail doit intégrer des aménagements pour valoriser les compétences des mères et favoriser leur retour à une progression professionnelle équitable.renouvelée. À l’aube de nouvelles réformes, il est temps de transformer les discours en actes et de faire de l’équité une priorité centrale dans les politiques publiques.
- Temps partiels : La prise en charge des sur-cotisations pour les temps partiels imposés doit être assurée par l’employeur, compte tenu de la forte surreprésentation des femmes dans ces emplois. Une réflexion similaire doit être menée pour les temps partiels choisis, souvent liés aux responsabilités parentales, en particulier dans les familles monoparentales.
- Reconnaissance des congés parentaux et maternité : Ces périodes doivent être intégrées dans les droits à la retraite en tant que trimestres cotisés, permettant ainsi aux femmes de ne pas être pénalisées pour avoir consacré du temps à leur famille.
Des enjeux économiques cruciaux
La rémunération constitue également un levier clé. Aujourd’hui, la part croissante des régimes indemnitaires dans les salaires accentue les inégalités entre les femmes et les hommes, notamment lorsque ces primes dépendent de critères discriminants ou subjectifs. Renforcer la part du traitement indiciaire, via une revalorisation des grilles et une augmentation de la valeur du point d’indice, permettrait de réduire ces écarts et d’assurer une plus grande équité.
Par ailleurs, les discriminations liées au sexe restent nombreuses et insidieuses, creusant davantage les écarts. Il ne suffit pas de viser l’égalité formelle : il faut privilégier une approche basée sur l’équité, c’est-à-dire traiter les individus en fonction de leurs situations spécifiques pour parvenir à une égalité réelle.
Une exemplarité attendue
Pour que ces changements se concrétisent, les administrations publiques doivent incarner une exemplarité forte. Les outils comme l’index égalité ou les guides contre les violences sexistes et sexuelles ont leur utilité, mais ils doivent être accompagnés d’un engagement politique courageux et résolu. Ce n’est qu’à ce prix que des avancées tangibles pourront être observées, non seulement pour les femmes, mais pour l’ensemble des agents publics.
Ainsi, pour la FA-FPT, l’égalité femmes-hommes dans la fonction publique reste un objectif ambitieux qui nécessite une mobilisation collective et une volonté politique renouvelée. à l’aube de nouvelles réformes, il est temps de transformer les discours en actes et de faire de l’équité une priorité centrale dans les politiques publiques.
CONTACT : Sandrine TREPIE – 07 89 64 14 89 – Fabien GOLFIER – 06 09 94 79 27
