Le gouvernement envisage sérieusement de supprimer un jour férié pour instaurer une seconde journée de solidarité. Une proposition qui inquiète les fonctionnaires, déjà soumis à la loi des 1607 heures.
Travailler plus pour financer la dépendance ?
C’est l’idée qui se profile. Le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, a récemment déclaré sur LCI être favorable à l’instauration d’une seconde journée de solidarité. Une proposition qui fait écho à un rapport sénatorial fin septembre.
Concrètement, cela signifierait travailler un jour férié supplémentaire non rémunéré, comme c’est déjà le cas pour la journée de solidarité actuelle, mise en place en 2004 pour financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées.
7 heures de travail non payées pour les fonctionnaires
Jusqu’à récemment, certains fonctionnaires n’étaient pas concernés par la journée de solidarité. Mais depuis la loi sur les 1607 heures, tous les agents doivent effectuer cette journée.
Si une deuxième journée de solidarité est mise en place, cela signifie que tous les fonctionnaires devront travailler 7 heures de plus par an, sans compensation financière. Une mesure difficile à avaler alors que l’inflation érode leur pouvoir d’achat.
Les Ehpad en ligne de mire
Le rapport sénatorial propose de flécher les recettes générées par cette nouvelle journée de solidarité vers les Ehpad, confrontés à de graves difficultés financières.
« La création d’une deuxième journée de solidarité, qui pourrait se traduire par la suppression d’un jour férié, permettrait de générer 2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires », indique le rapport.
Un débat qui s’annonce houleux
Cette proposition soulève de nombreuses questions :
- Quel jour férié serait supprimé ? Pour l’instant, le gouvernement ne se prononce pas sur ce point.
- Quel serait l’impact réel sur le financement des Ehpad ? Certains experts estiment que cette mesure ne suffira pas à résoudre les problèmes structurels de ces établissements.
- Les Français sont-ils prêts à travailler davantage ? Après la réforme des retraites, cette nouvelle mesure pourrait être mal accueillie par l’opinion publique.
Le sujet promet d’être au cœur des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui s’ouvrent à l’Assemblée nationale.