CC BY-SA 3.0 Foto-AG Gymnasium Melle
Monsieur le Premier Ministre,
Après une longue période d’attente, nous pouvons espérer que votre nomination à cette fonction de chef du gouvernement de la République Française permette enfin de remettre en scène un véritable dialogue entre les différents partenaires sociaux.
Le dialogue social est bloqué depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale du 9 juin dernier, mais la réalité pour l’ensemble des agents territoriaux serait plutôt de fixer un cap en prenant comme référence « la conférence salariale de 2023 », à savoir celle du 12 juin 2023, avec sa mesure phare, la trop celèbre « Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 800€ ». Une prime à géométrie variable selon les versants et les collectivités territoriales.
Pour les agents territoriaux, cet élément est le déclencheur de la tempête ! La dissolution de l’Assemblée nationale n’a fait qu’empirer les choses, puisque l’ensemble des textes en cours de négociation pour la fonction publique territoriale est à nouveau suspendu et/ou à mettre à la poubelle, depuis cette date. Nous n’oublions pas non plus le long épisode sans ministre de la Fonction publique de janvier/ février 2024.
La FA-FPT rappelle ici, son opposition à la réforme de la fonction publique tel proposée par l’ancien ministre en charge de la fonction publique. Celle-ci est une véritable provocation pour tous les agents et le service public en général.
La FA-FPT considère qu’il faut arrêter les réformes interminables. La seule priorité, doit être le pouvoir d’achat. Nous sommes aujourd’hui dans une situation d’urgence pour ne pas dire de survie de la fonction publique territoriale.
Si la priorité absolue de la FA-FPT porte sur le pouvoir d’achat avec une indexation du SMIC sur l’inflation et en conséquence une revalorisation de la valeur du point d’indice, nous en portons d’autres. La FA-FPT réclame l’évolution de la carrière et des rémunérations avec l’évolution des grilles indiciaires afin que l’avancement d’échelon retrouve tout son sens, ainsi que les avancements de grade et les « promotions ».
La FA-FPT demande la création d’un socle indemnitaire obligatoire fixé à 20% du traitement indiciaire pour chaque agent. Cela doit être le minimum du régime indemnitaire pour les agents de la fonction publique. D’autres revendications portent sur l’actualisation des taux des indemnités et du supplément de traitement familial. Nous voulons, par exemple, le réajustement de l’indemnité de résidence pour qu’elle corresponde aux véritables coûts de résidence des différentes régions. D’autres mesures d’accompagnements peuvent être mises en œuvre telles que l’actualisation de la valeur des jours contenus dans un CET, les frais de déplacement et de repas, la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA).
Par un dialogue social efficace et réel, il faut donner des moyens véritables aux représentants syndicaux dans toutes les instances et dans tous les niveaux, autrement dit dans toutes les collectivités. En effet, si certains moyens sont prévus par les textes, ils ne sont toujours pas respectés ou interprétés sur le principe de la libre administration. Par exemple, certains syndicats se retrouvent sans local ou sans matériel pour mener leur action. De plus, les agents ayant fonction de « représentants syndicaux » voient inexorablement leur évolution de carrière bloquée. Pour la FA-FPT, C’est inacceptable et cela doit changer immédiatement.
La FA-FPT affirme que le dialogue social doit peser sur le court terme et non en multipliant les réunions avec des échéances finales à 12 ou 18 mois. C’est beaucoup trop long. L’urgence est là, il y faut y répondre dans les meilleurs délais. Il n’est plus temps d’attendre pour voir aboutir les discussions sur le pouvoir d’achat, la Protection Sociale Complémentaire, la qualité de vie au travail et la santé des pompiers, la retraite des policiers municipaux…
Pour conclure cette lettre, la FA-FPT souhaite réaffirmer que « l’heure est plus que jamais au combat ». Elle reste pleinement engagée dans la défense de sa priorité majeure : le pouvoir d’achat. Il est essentiel que les agents territoriaux puissent vivre dignement de leur rémunération, cela relève d’une question de survie.
Dans l’attente de vous rencontrer afin de négocier l’ensemble de ces points, la FA-FPT
vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de notre parfaite considération.
Pascal Derepas
Président de la FA-FPT
courrier du Président de la FA-FPT adressé ce jour au nouveau Premier MinistreTélécharger